Hier matin, une jeune femme, Laura, nous a signalé avoir trouvé une petite chatonne d’environ 5-6 semaines dans les bois du côté du camping de Saintes. Elle l’avait emmenée à la SPA mais elle avait vu 3 autres chatons qu’elle n’avait pas réussi à attraper.
Après avoir rameuté les bénévoles pour trouver quelqu’un de disponible (pas évident en ce moment avec les « crèves » diverses et variées  ), une de nos bénévoles, Catherine, a pu aller voir en début d’après-midi mais les chatons ne se montraient pas, pourtant elle les entendait miauler.
Finalement, à force de patience, elle a réussi à trapper une petite écaille de tortue qu’elle a ramenée chez elle pour la mettre au chaud.
Elle y est retournée plus tard et, là encore, alors qu’elle désespérait de réussir, elle a trappé un autre chaton, tigré et blanc.
Mais elle a eu beau chercher et patienter, toujours pas de traces du dernier.
La nuit était tombée, la mort dans l’âme, elle s’est résolue à rentrer mettre le 2e au chaud, inquiète de n’avoir pas trouvé le dernier.
Ce matin, dès qu’il a fait un peu plus jour, elle y est retournée et a recommencé ses recherches.
Elle a fini par le trouver, son petit corps sans vie, allongé sous la pluie, un petit chaton noir et blanc de 2 mois à peine.
Alors ce soir, nous sommes partagés entre plusieurs sentiments : le bonheur d’avoir sauvé deux petits innocents, le chagrin de n’avoir pu sauver le 3e, la culpabilité bien sûr : on repasse en revue tous les instants, toutes les actions, toutes les décisions, et si j’avais fait ça, et si je n’avais pas fait ci, et si…et si…et si… et SURTOUT, SURTOUT la colère contre ces êtres inhumains qui n’ont pas hésité à jeter ces pauvres chatons dehors, par ce temps pluvieux, dans un endroit si isolé qu’ils n’avaient aucune possibilité de nourriture autour ni aucun abri possible.
Les 2 rescapés sont au chaud dans leur famille d’accueil, un peu craintifs mais pas du tout agressifs, très affamés mais pas du tout l’aspect de chatons nés et vivant dehors depuis des semaines. Et aucune trace d’une éventuelle maman chat près d’eux.
Il y a peu de doutes sur le fait qu’ils ont dû être jetés là depuis 2-3 jours.
Alors si certains s’imaginent encore qu’un chat né chez l’humain peut se débrouiller seul dehors, que c’est dans sa nature de vivre dehors et que donc ce n’est pas cruel, mais au contraire c’est lui rendre service que de l’abandonner en pleine nature, et bien que cette histoire les fasse réfléchir.
Non un chaton d’à peine 2 mois ne peut pas trouver seul sa nourriture ni se trouver un abri; dehors il est à la merci des chiens errants, du mauvais temps, de la faim, de la soif, des maladies, des tiques qui le dévoreront (il y a 15 jours nous avons récupéré une chatonne de 3 mois et enlevé une 30aine de tiques sur ses oreilles !).
C’est gratifiant de sortir de la rue des chatons, en plus ou moins bonne santé, de leur prodiguer soins et amour mais il ne faut pas oublier que c’est cela aussi la réalité des assos de protection animale : des pauvres petites misères pour lesquelles on arrive trop tard .
RIP petit chat noir et blanc et sois tranquille, nous nous occuperons bien des tes frère et soeur.
Je vous joins la première photo de nos 2 petits rescapés.
Isabelle

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